Avec
la GS dévoilée en octobre 1970, Citroën aborde la catégorie des berlines familiales compactes. Sa ligne profilée et sa suspension hydropneumatique donnent à la Citroën GS une
tonalité sophistiquée. Sur le plan de la motorisation, elle se montre originale avec un quatre-cylindres à plat refroidi par air et doté d’arbres à cames en tête (un 1 015 cm3 de 56
ch).
Très vite, la sage berline donne naissance à une voiture rendue beaucoup plus brillante par le montage d’un
moteur rotatif. Le bloc renferme ici deux rotors qui lui permettent d’atteindre une cylindrée proche de deux litres avec des performances dignes des berlines sportives les plus vives. La Birotor
reprend la silhouette aérodynamique de la GS normale. Toutefois, quelques retouches pertinentes donnent à la version Birotor un peu plus de prestance. Les passages de roues sont élargis grâce à de
délicats bourrelets qui permettent d’accepter des roues de 165 x 14. Le carénage du bouclier avant, sous le pare-chocs, est redessiné. La carrosserie est souvent peinte en deux tons, ce qui souligne
encore un peu plus son caractère élitiste.
Dévoilée en octobre 1973 et lancée en mars 1974, la GS Birotor est
commercialisée pendant moins d’un an. La gamme est limitée à un modèle unique, disponible dans une seule finition et équipée d’office d’une transmission C Matic.
La technique du moteur à pistons rotatifs a été mise au point par l’ingénieur Felix Wankel et fut expérimentée sur la NSU Spider Wankel qui avait fait son apparition au Salon de Francfort 1963.
Citroën en fit de même avec la la M35 .Puis NSU proposa la superbe berline Ro80 tandis que le japonais Mazda dévoilait la Cosmo Sport. Citroën est avec NSU et Mazda le seul constructeur au monde à
avoir mis sur le marché des voitures à moteur rotatif.
L’association Citroën-NSU aboutira à la construction d’une usine dédiée à la fabrication du groupe propulseur dans l’est de la France.
Comotor, acronyme pour Compagnie
Européenne de Construction de Moteurs Automobiles, est une entreprise commune aux constructeurs français Citroën et allemand NSU. Fondée au Luxembourg en avril 1967,
son but est de produire des moteurs Wankel bi-rotor, notamment pour le prototype Citroën M35 et quelque temps plus tard, pour la Citroën GS. L'usine de production construite à
Altforweiler en Sarre et qui produisit les moteurs de la GS Birotor et de la NSU Ro80 a été démantelée en 1977, après la décision d'abandonner le développement du moteur rotatif
Mais en octobre 1973, un événement international majeur condamne d’emblée la GS Birotor. À Riad, l’OPEP décide de réduire ses livraisons de carburant jusqu’à la restauration des droits palestiniens.
Le prix du pétrole brut augmente aussitôt de 68 %. La crise économique qui s’ensuit s’accompagne de restrictions de circulation et de limitation de vitesse. D’origine géopolitique, elle alerte le
monde sur la précarité des sources d’énergie et oblige les industriels à réduire leur consommation de carburant.
Le premier choc pétrolier stigmatise l’attention des observateurs sur la consommation. Or la gourmandise en carburant constitue l’un des défauts majeurs de la technique du moteur rotatif. La GS
Birotor ne s’en remettra pas.
Au total, Citroën n’écoulera que 874 exemplaires de la Citroën GS Birotor, ce qui en fait un modèle extrêmement rare, surtout chez un constructeur qui nous a habitué à des chiffres de la grande
distribution.
Pendant cette durée de vie exceptionnellement écourtée, la GS Birotor n’a pratiquement pas subi de transformations.
La Birotor avait un "régime" particulier quant aux couleurs disponibles.
Le toit vinyl était disponible en option sur toutes les couleurs.
Par contre, une seule finition et une seule couleur de sellerie : noisette.
La seule évolution de l’intérieur fut les contre-portes qui passèrent du tissus au skaï.